Le volet « Mobilités » du Contrat de Plan Etat-Région (CPER) fait la part belle aux investissements pour le fret ferroviaire d’ici 2027.
Les Contrats de Plan signés entre l’État et les conseils régionaux permettent de définir les priorités en termes de financements des projets structurants pour l’aménagement du territoire.
Le Contrat de Plan Etat-Région breton pour 2021-2027, signé en mars 2022, ne comprenait jusqu’ici pas de volet « Mobilités ». Le CPER énonçait néanmoins les orientations stratégiques partagées par l’Etat et la Région sur les grandes priorités bretonnes en matière d’infrastructure et de transports :
- Réaffirmation de l’enjeu d’accessibilité de la Bretagne
- Place centrale donnée à l’amélioration des mobilités du quotidien
- Nécessité de relever le défi du fret ferroviaire
- Besoin de poursuivre la modernisation du réseau routier national
Priorité donnée à la mobilité des bretonnes et des bretons
Pour l’Etat et la Région Bretagne, « les enjeux de mobilités sont au cœur des défis de la Bretagne, dont la géographie péninsulaire fait sa spécificité historique : défi de son raccordement au reste du monde et de son inscription dans les dynamiques européennes, défi de l’équilibre des territoires entre eux, défi des mobilités du quotidien, défi de l’équité sociale et du dérèglement climatique […]. »
Le nouveau volet « Mobilités » du CPER, soumis à consultation en mars dernier, met donc l’accent sur le développement et la décarbonation des mobilités.
Parmi les orientations stratégiques portées par le document, on retrouve ainsi notamment :
- L’augmentation de l’usage du train en développant les infrastructures ferroviaires et en inscrivant l’offre ferroviaire dans une approche multimodale
- L’amélioration de l’accès à la pointe bretonne et au Centre Bretagne
- La desserte fine et durable des territoires
Relever le défi du fret ferroviaire
Côté marchandises, les enjeux sont de « soutenir la compétitivité des entreprises bretonnes pénalisées par la distance de raccordement aux principaux axes d’échanges nationaux et internationaux, de réduire les externalités négatives liées au transport routier et de saisir les opportunités créées par la reconfiguration du monde des transports et de la logistique positionnant la Bretagne sur l’axe atlantique grâce à un système mer+fer ».
La Bretagne entend ainsi contribuer à l’objectif de décarbonation des transports et s’inscrire dans la stratégie ferroviaire nationale qui vise à doubler la part du fret ferroviaire à 18% en 2030 et 25% à 2050.
En cohérence avec la stratégie régionale arrêtée en 2023, le CPER propose, sur la période 2023-2027 :
- de recréer l’offre mer+fer, en réhabilitant des voies ferrées portuaires à Brest et Lorient, pour donner la possibilité d’une offre de service ferroviaire pour desservir les hinterlands portuaires
- d’organiser le développement du transport combiné à travers la Bretagne et de la Bretagne vers le reste de la France, en soutenant le développement du centre de transport combiné (CTC) de Rennes
- de maintenir les connexions aux entreprises créatrices de flux, en conservant le patrimoine existant, par la remise en état des lignes Auray-Pontivy-Saint Gérand et Vitré-Gerard, et la remise en service de certaines installations terminales embranchées (ITE)
- de mener des études pour des investissements de plus long terme (plateformes de massification, mise en place d’un opérateur ferroviaire de proximité…).
Pour l’Etat et la Région, « la mise en place d’un écosystème favorable au développement du fret ferroviaire passera [aussi] par une gouvernance nouvelle, renforcée ». Les partenaires étudieront donc la mise en place d’une structure dédiée à la valorisation du fret et au soutien des acteurs.
Une prise en compte renforcée des enjeux portuaires
Le CPER 2021-2027 comprend aussi une enveloppe de 20M€ de l’Etat pour accompagner le développement portuaire breton. L’État s’est ainsi déjà engagé aux côtés de la Région à investir dans les ports bretons, mais également à financer des projets de verdissement des ports. Ces dispositifs doivent également accompagner la décarbonation des flottes, de desserte des îles, de commerce mais aussi de pêche.
L’État entent poursuivre cet effort, pour accompagner la stratégie régionale portuaire 2023- 2030 de la Région. Il complétera ainsi son engagement en s’appuyant notamment sur le fonds vert. Par ailleurs, les crédits de France 2030 pourront être sollicités par les porteurs de projets, notamment pour le développement des infrastructures portuaires pour l’éolien flottant. L’Etat se donne un objectif global de financement complémentaire de 30 M€, portant le total du soutien à 50 M€.
Le volet « Mobilités » du CPER breton devrait être définitivement voté dans les prochains mois.