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E2p Imprim’ : « C’était une évidence de passer au GNV »

Publié le 08/04/2019

Le GNV n’est pas réservé qu’au transport lourd. Preuve en est son développement constant sur le segment des véhicules utilitaires. A Locminé (56), l’imprimeur E2p Imprim’ en a fait un marqueur fort de sa démarche environnementale. Rencontre avec Philippe Dauris, son président.  

Breizh [Bio]GNV : Pouvez-vous nous en dire plus sur l’activité de votre entreprise ?

Philippe Dauris : Nous sommes imprimeur sur la commune de Locminé. Nous travaillons pour les administrations (mairies, communautés de communes…), les entreprises (artisanat, agroalimentaire, pet food…), l’ensemble des commerçants, les associations mais aussi des particuliers. Nous réalisons, en numérique et en offset, de la carte commerciale jusqu’à la brochure en passant par les affiches, les flyers, les carnets de transport et autres produits dérivés. Nous travaillons essentiellement sur le Morbihan, où sont positionnés 90% de nos clients.

Breizh [Bio]GNV : Quelles ont été vos motivations pour passer au GNV ?

Philippe Dauris : La première motivation a été déjà notre volonté de devenir Imprim’Vert® (ndlr : la marque Imprim’Vert® a pour objectif de favoriser la mise en place par les entreprises exerçant des activités d’impression, d’actions concrètes conduisant à une diminution des impacts de l’activité sur l’environnement). Outre les actions auxquelles on pense directement (papier, solvants…), nous avons souhaité apporter une autre solution et nous avons pensé immédiatement GNV.

Breizh [Bio]GNV : Pourquoi ?

Philippe Dauris : Parce que l’on se trouvait sur un territoire pionnier du GNV en Bretagne avec le LIGER (ndlr : la Ville de Locminé et son territoire, à travers la SEM (Société d’Economie Mixte) LIGER (Locminé Innovation et Gestion des Energies Renouvelables) ont créé un centre d’énergies renouvelables dans le but de renforcer sa démarche de développement durable). Aussi parce que nous devions changer de véhicule. Vu le développement commercial de l’entreprise, il était temps d’avoir une flotte de véhicules dédiés. Comme nous avons des circuits assez courts (nous faisons 300 kilomètres par jour), c’était une évidence de passer au GNV.

Philippe Dauris (à droite) lors de l’événement “Optimisez vos déplacements professionnels” organisé le 7 mars dernier par Creativ et la CCI Ille-et-Vilaine, et labellisé InOut (Photo : Ouest Médias)

Breizh [Bio]GNV : Comment vous êtes-vous informé sur le GNV ?

Philippe Dauris : Nous avons visité le LIGER et cela a éveillé notre volonté. Après, il a fallu chercher des informations. Je suis parti du LIGER, qui m’a aiguillé vers Morbihan Energies, vers le Conseil départemental puis régional et jusqu’à Breizh[Bio]GNV. Cette communication pourrait se faire de manière plus courte, en ayant rapidement le bon intervenant.

Breizh [Bio]GNV : Quelles sont, pour vous, les avantages et les inconvénients de la solution GNV ?

Philippe Dauris : Le premier avantage est de se dire que l’on ne pollue pas. Il faut quand même le mettre en avant !

Le coût du carburant est aussi à prendre en compte. Ramené au prix du litre, il y a un gap entre le diesel et le gaz qui n’est pas négligeable. Par ailleurs, une partie de la carte grise est prise en charge par la Préfecture. Sur Paris, l’administration la prend en charge à 100% ; il faut aller dans ce sens. Un véhicule au gaz étant un peu plus cher qu’un véhicule essence, il faut que les entreprises puissent franchir le pas et leur en donner les possibilités financières.

Côté négatif : le manque de stations pour que nous puissions étendre notre zone de chalandise. Avec notre véhicule GNV, nous pouvons aujourd’hui faire jusqu’à 270 kilomètres. C’est ce qui explique que nous ayons du prendre un véhicule hybride « GNV / essence » et pas un « 100% GNV ». Il fallait que nous puissions continuer à rouler et nous ne pouvions pas nous permettre de faire 50 kilomètres pour aller faire le plein. Il est donc nécessaire pour nous qu’il y ait des stations.

Enfin, ça a aussi été compliqué d’aller chercher des véhicules. Même les concessionnaires ne sont pas au fait du GNV. Aujourd’hui, le carnet de commandes de certains constructeurs commence à grandir. Comme ce sont des séries limitées, dès que l’on choisit des options, il faut être patient. Nous avons eu la chance d’avoir des véhicules qui étaient disponibles mais nous avons tout de même dû attendre quatre mois. Si vous mettez des options supplémentaires, cela peut être plus long.

Breizh [Bio]GNV : Comment voyez-vous le développement du GNV dans votre entreprise ?

Philippe Dauris : Nous ne sommes que quatre dans la société ; le développement est donc limité. Les véhicules vont avoir un an. Au bout de cinq ans, nous les changerons, sans doute pour passer au « tout GNV »… si les stations s’y prêtent.

A titre privé, j’ai un véhicule diesel qui a cinq ans. Il est certain que je penche actuellement sur le GNV. Cette question n’est pas uniquement rattachée aux entreprises, c’est un effort aussi à mener auprès de particuliers. C’est aussi pour cela que j’en parle au sein des entreprises et que je montre volontiers le véhicule aux gens. Si tout le monde pouvait faire cet effort là, ce serait déjà pas mal.

Breizh [Bio]GNV : Comment valorisez-vous la solution GNV auprès de vos clients ?

Philippe Dauris : Nous avons intégré une signalétique indiquant que nous roulions au bioGNV sur l’ensemble de nos échanges par mails et sur les devis. La communication entre aussi dans les relations en direct. Ce matin, j’étais chez un client à Redon et je lui ai indiqué les livrer au gaz naturel. J’ai pu échanger avec eux sur cette solution.

Breizh [Bio]GNV : Quel est le retour de vos interlocuteurs ?

Philippe Dauris : J’ai rencontré plusieurs entreprises qui ont réfléchi à passer au GNV. Leur retour est positif.