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Les enjeux de la transition
écologique en Bretagne

Le transport de marchandises – secteur économique omniprésent et 2ème secteur émetteur de gaz à effet de serre (GES) en Bretagne – est un acteur majeur pour la transition écologique. Dans la quête urgente d’un avenir durable, la Bretagne est alors concernée au premier chef par la transition écologique.

Un enjeu énergétique, au cœur de tous les défis

Le prix de l’énergie, l’appauvrissement des ressources, la mauvaise réputation grandissante des énergies fossiles : l’enjeu énergétique est primordial.

Aujourd’hui, près de la moitié de l’énergie consommée en Bretagne concerne la consommation des produits pétroliers. 70% de cette consommation est imputable aux transports et cette situation semble peu évoluer depuis 2013 malgré l’inflation du prix du gasoil. Au global, le secteur des transports (tous mode) représentaient 35% de la consommation d’énergie en Bretagne en 2021.

Pourtant, le développement des carburants alternatifs et de leurs écosystèmes associés est une véritable opportunité pour la Bretagne. Au-delà des bénéfices environnementaux de ces carburants, l’enjeu est aussi de préparer la compétitivité de la filière du transport avec un carburant alternatif.

La Bretagne à travers son potentiel de valorisation de ses ressources a également l’opportunité de réduire sa dépendance énergétique en produisant localement des carburants d’origine renouvelable pour le transport.

L’enjeu énergétique est alors au cœur de la transition écologique : changer d’énergie et repenser sa consommation sont les défis majeurs pour la durabilité des transports de marchandises de demain en Bretagne.

Un enjeu réglementaire, qui guide les plans d’actions

Les horizons sont multiples pour les réglementations nationales et régionales concernant la transition écologique des transports de marchandises.

L’ambition de la Breizh COP est d’accélérer la mise en œuvre de toutes les transitions en Bretagne. 38 objectifs ont été adoptés en session de décembre 2018. L’objectif n°20 « Transformer et revisiter le développement des mobilités au regard des enjeux climatiques et de la qualité de l’air » précise la nécessité d’agir notamment sur les infrastructures et les flottes pour s’orienter vers des carburations plus sobres en énergie : l’hydrogène, le GNV, l’électrique, et les biocarburants.

A l’échelle régionale, de nombreux travaux et documents stratégiques illustrent la dynamique engagée.
  • Les travaux des Groupes d’Analyse et de Contributions (GAC)
  • Le Pacte Biogazier breton adopté en septembre 2019
  • Les travaux du schéma régional biomasse
  • La feuille de route Hydrogène renouvelable votée en juillet 2020
  • La feuille de route du transport maritime propulsé par le vent, établie en 2023

De plus, la possible fermeture d’accès aux grandes métropoles pour les véhicules les plus émissifs par la mise en place de Zones à Faibles Emissions représente un risque important pour ce secteur économique majeur en Bretagne.

Chaque nouvelle réglementation amène les entreprises à sans cesse s’adapter. Mixenn reste ainsi en veille et informe par son site internet et sa newsletter. L’objectif est de permettre aux entreprises et autres acteur.ice.s économiques du territoire de connaître les futures contraintes dans leur secteur afin de s’adapter au mieux et construire des plans d’actions pertinents.

Un enjeu climatique, en constante évolution

L’enjeu climatique évolue sans cesse avec les actualités. La fréquence des sécheresses, l’intensité des phénomènes météorologiques, le réchauffement des saisons, l’augmentation des catastrophes naturelles : l’étude climatique se réalise ainsi en temps réel et explicite les aléas rencontrés.

Différents rapports, comme ceux du GIEC, permettent de quantifier cet enjeu et donner ainsi des objectifs précis : le maintien du réchauffement climatique en dessous de 1,5°C ou 2°C en est un exemple.

D’après le rapport d’inventaire SECTEN 2023, les transports (tous modes, voyageurs et marchandises) sont, en France en 2021, à l’origine de 39% des émissions de gaz à effet de serre. Les 530 000 poids lourds de transports de marchandises y contribuent pour environ un quart (23%) et les 6,2 millions de camionnettes pour 15%.

Camion sur une route qui utilise du Bio GNV

Entre 1994 et 2019, les émissions de GES dues aux transports ont progressé de 2,7% alors que tous les autres secteurs ont réduit leurs niveaux d’émissions. L’accroissement du trafic, à la fois pour le transport de voyageurs et de marchandises, engendre en effet une élévation des émissions de GES.

Réduire les émissions de GES par l’utilisation d’énergies alternatives et l’optimisation de l’utilisation des poids lourds est alors la ligne directrice du projet Mixenn.

Un enjeu pour la compétitivité des entreprises

Le transport de marchandises se démarque par la prédominance du trafic de proximité. Le tissu économique est également composé essentiellement de TPE et PME, et les véhicules de transports de marchandises sont en majorité de petites tailles. A ce constat s’ajoute la qualité de l’infrastructure routière et sa gratuité qui favorisent encore le recours au mode routier.

De plus, la généralisation du juste-à-temps et la restructuration de chaines logistiques de certains chargeurs importants, comme celle de la grande distribution, ont fait naître un fort besoin en flexibilité et en fiabilité horaire. La compétitivité des entreprises bretonnes souffre alors de surcoûts liés à la périphéricité du territoire et à l’optimisation logistique des filières.

Le coût de transport pour les industriels et distributeurs bretons est supérieur de 8% par rapport à la moyenne nationale pour rejoindre les pôles économiques français et européens par la route

Selon la récente thèse de Sauraya Cauvin, « Diagnostique et prospective du fret alternatif au mode routier – Le cas de la région Bretagne »

La maîtrise de la demande en énergie est alors au cœur de la performance du système logistique des entreprises bretonnes.

Un enjeu pour la compétitivité du territoire

Entre 2010 et 2015, l’économie régionale a connu une croissance de 1,6% par an, puis 2,5% par an de 2015 à 2019. Cette croissance économique s’est traduite par une hausse constante des importations et des exportations, et donc du transport routier. Les minerais et matériaux de construction représentent presque la moitié des flux transportés à l’intérieur de la Bretagne en 2018. En y ajoutant les produits agricoles et alimentaires, on atteint 81% des volumes.

Les marchandises circulent par ailleurs sur des distances limitées, le système productif breton fonctionnant largement sur lui-même. Ainsi : 73,5% des tonnages circulant en Bretagne restent à l’intérieur de la région. Pour le reste : 14,3% sont des flux entrants, et seulement 11,75% vont à l’export. Parmi les flux intra-bretons, les flux intra-départementaux sont majoritaires, et les échanges hors Bretagne se font essentiellement avec les Pays de la Loire et la Normandie.

Cheffe de file en matière d’aménagement et de développement durable du territoire, de développement économique, et d’organisation de l’intermodalité et de complémentarité des modes de transports (loi MAPTAM), la Région Bretagne est devenue par ailleurs propriétaire des 5 ports de commerces bretons en 2008 (Saint-Malo, Brest, Lorient) et 2017 (Saint-Brieuc, Roscoff).

Cette offre maritime est au cœur de la stratégie régionale portuaire approuvée fin 2023. Elle sera complétée par une autre stratégie dédiée au fret ferroviaire.

Dans le cadre du projet Mixenn, il s’agit d’accompagner le déploiement de ces initiatives en impliquant l’ensemble de l’écosystème régional, transporteurs et chargeurs.

Tous ces enjeux représentent le socle d’actions du programme Mixenn.
Pour évoluer vers un modèle plus soutenable de transports de marchandises, les solutions sont variées :

➤ Utiliser des énergies alternatives, par l’achat de véhicules adaptés ou le rétrofit ;
➤ Mettre en place un report modal vers des modes de transport plus sobres, comme le ferroviaire, le maritime, le fluvial ou encore la cyclologistique ;
➤ Travailler sur l’optimisation des flux en repensant le taux de chargement ou les distances parcourues pour réduire le nombre de camions sur la route.

Ressources

Diagnostique et prospective du fret alternatif au mode routier – Le cas de la région Bretagne | Theses.fr

Orientations stratégiques des territoires : SRADDET · Région Bretagne