52 mètres de long, 1.500 m2 de voiles, 350 tonnes de capacités d’emport et jusqu’à 238 palettes réparties sur deux niveaux dans deux cales… : les chiffres du Grain de Sail 2 sont impressionnants. Ce nouveau voilier est l’aboutissement de plusieurs années pour le torréfacteur breton qui, dès l’origine, avait l’ambition de relancer le transport de marchandises à la voile.
L’aventure Grain de Sail est née en 2010 à Morlaix, avec l’idée d’aller chercher du café et du chocolat à l’autre bout du monde, en limitant au maximum l’émission de CO2, grâce au voilier cargo. À Morlaix, Grain de Sail transforme et produit ainsi annuellement, en collaboration avec l’ESAT Les Genêts d’Or, près de 350 tonnes de tablettes de chocolat et près de 50 tonnes de café qui sont vendus en Bretagne, Pays de la Loire, Normandie et Région Parisienne.
Depuis novembre 2020, Grain de Sail exploite le premier voilier cargo moderne pour transporter une partie de ses matières premières : un navire éponyme type goélette de 24 mètres et 50 tonnes de capacité d’emport. Grain de Sail a réussi à importer à la voile environ 55% de la masse de cacao utilisée dans sa chocolaterie en 2021 grâce à son premier voilier cargo.
Avec son nouveau voilier Grain de Sail 2, l’entreprise morlaisienne rajoute ainsi un deuxième navire à sa flotte de transport maritime décarboné pour augmenter sa capacité de transport et répondre à la demande croissante de ses cafés et chocolats. Ce deuxième navire permettra d’approvisionner 100% des matières premières traversant l’Atlantique pour la chocolaterie et la torréfaction.
Grain de Sail 2 effectuera des routes transatlantiques depuis Saint-Malo (son port d’attache) en exportant des vins et autres produits d’épicerie fine de France et d’Europe vers les États-Unis et en rapportant en France des matières premières d’Amérique Latine (masse de cacao, cafés verts, rhums…).
Un baptême et une ambition régionale : redéployer le transport maritime à la voile
Le 11 janvier dernier, à Saint-Malo, Grain de Sail a ainsi baptisé officiellement son nouveau voilier. L’occasion pour les fondateurs de l’entreprise, Olivier et Jacques Barreau, de rappeler les ambitions et l’origine du projet. « Le projet parle au cœur des gens. C’est très enthousiasmant. L’origine du nom Grain de Sail vient du sel de la mer, des graines de cacao et de café mais aussi des graines que l’on sème dans la tête des chargeurs et des transporteurs ». Et de rappeler aussi la vision de ces entrepreneurs finistériens : la nécessaire sobriété du transport de marchandises. « C’est une mission militante qui promeut le « transporter moins et transporter mieux » et qui vise à inspirer d’autres entreprises à utiliser le transport décarboné. Il faut consommer moins et mieux et donc transporter moins et mieux », rappelle Olivier Barreau. Un mantra confirmé par Loïc Briand, directeur de Grain de Sail Shipping, qui rappelle la première question à se poser : « est-ce qu’on a besoin de transporter ? ».
Le baptême a aussi été l’occasion pour les acteurs bretons de rappeler le soutien public pour accompagner le développement de la filière vélique. Pour Jean-Paul Vermot, Maire de Morlaix, « l’image que [Grain de Sail] donne des entrepreneurs de Bretagne est magnifique ». Une vision confirmée par Loïg Chesnais-Girard, président de la Région Bretagne : « La Bretagne est fière. Vous rendez la Bretagne fière ». Et de rappeler la vision de la Région Bretagne : « nous allons accompagner cette ambition de décarbonation, nous allons accompagner les entreprises de cet écosystème » pour « transmettre une économie débarrassée de son poison : les énergies fossiles ».
Et qui dit baptême, dit parrains et marraines. Ces sont les étudiants du lycée maritime de Saint-Malo et de l’École nationale supérieure maritime qui ont été choisis pour accompagner le lancement de l’aventure du Grain de Sail 2.