La SEM Energies en Finistère, GRDF et la Banque des territoires ont lancé une étude pour identifier les potentiels de valorisation des biodéchets sur le territoire du Finistère et les relier à l’opportunité de création de nouvelles stations bioGNV.
La méthanisation constitue, avec le compostage, une méthode de valorisation vertueuse des biodéchets, permettant de produire un gaz renouvelable (le biométhane) et une matière fertilisante (le digestat). A l’échelle du Finistère, en prenant en compte les intrants méthanisables (résidus de cultures, biodéchets, déjections d’élevage…), on estime à 3.332 GWh le volume potentiel de méthanisation, soit l’équivalent de la consommation annuelle de gaz de 300.000 foyers ou de 7.500 poids lourds.
Pour la SEM Energies en Finistère, GRDF et la Banque des territoires, ces volumes de biométhane local doivent notamment servir à développer la mobilité GNV et ainsi permettre une consommation locale du gaz, un lissage des consommations et une limitation des besoins de stockage dans les réseaux.
Des biodéchets au bioGNV
Les trois partenaires viennent de lancer une étude de faisabilité technico-économique pour identifier les potentiels de valorisation des biodéchets sur le département et leur utilisation en locale dans le cadre d’un projet d’économie circulaire. L’étude sera menée sur un vaste territoire intégrant dix EPCI du département (Communautés de Communes du Pays des Abers, du Pays d’Iroise, Lesneven Côte des Légendes, du Pays de Landerneau Daoulas, Haut Léon Communauté, de Pleuben Châteaulin Porzay, Douarnenez Communauté, du Pays Bigouden Sud, Concarneau Cornouaille Agglomération et du Cap Sizun).
L’étude devra permettre dans un premier temps d’identifier le gisement de biodéchets produits sur les différents territoires et potentiellement valorisables par méthanisation. Sur la base de ces volumes, le développement de nouvelles unités de méthanisation sera étudié.
A l’issue de ces deux premières étapes, une étude d’opportunité pour l’installation de nouvelles stations de distribution de bioGNV sera menée. Pour ce faire, le prestataire devra qualifier les différentes flottes de véhicules présentes sur le territoire (privée / publique, nombre de véhicules, kilométrage annuel…) et ce, pour identifier leur potentielle transition vers la solution GNV. Sur cette base, complétée par une série d’entretiens ciblés, seront définies une ou plusieurs localisations pertinentes pour la construction de nouvelles stations bioGNV. Les localisations proposées devront réduire l’empreinte environnementales des transports, répondre aux besoins des usagers potentiels, maximiser l’utilisation des stations et, bien sûr, être à proximité du réseau de distribution du gaz naturel.
Des stations « satellites »
Les stations proposées viendront compléter le réseau des sept stations de la SEM Energies en Finistère actuellement en cours de création (Saint-Martin des Champs, Guipavas, Landivisiau, Quimper, Quimperlé, Carhaix, Briec) et distribuant déjà exclusivement du bioGNV d’origine bretonne bénéficiant du label « Produit en Bretagne ». Positionnées sur les grands axes du département, ces stations peuvent être trop éloignées de certains territoires pour permettre une conversion des flottes captives de ces secteurs. En outre, la SEM Energies en Finistère estime que les premières stations, et notamment celle de Guipavas, pourraient rapidement être saturées. La création de stations « satellites » est donc un enjeu primordial au développement du bioGNV sur le département.
L’étude devrait être finalisée pour juillet 2022, avec un début des travaux à l’automne sur les territoires des Communautés de Communes du Pays des Abers, du Pays d’Iroise, Lesneven Côte des Légendes, du Pays de Landerneau Daoulas et de Douarnenez Communauté.