Le dieselgate a fait le focus sur les émissions de polluants des moteurs thermiques, mais l’approfondissement des études sur les pollutions atmosphériques mettent à jour nos connaissances sur l’origine de ces pollutions qui proviennent non seulement des moteurs mais aussi des systèmes de freinage et des pneumatiques.
Les systèmes de freinage émettent 4 à 6 fois plus de particules fines PM10 que les moteurs thermiques. L’observatoire de la qualité de l’air à Paris mesurait déjà en 2015 jusque 30 mg/km alors qu’un moteur Euro 6 n’autorise que 5 mg/km. L’Agence fédérale de l’Environnement en Allemagne indique 20 mg/km. Au global l’Agence Allemande évalue à la même hauteur les émissions de PM10 du parc automobile allemand entre la motorisation et le freinage (7740 tonnes pour les gaz d’échappement contre 7340 tonnes pour le freinage).
Les émissions produites par les pneumatiques seraient presque 2 fois supérieures… de l’ordre de 13 980 tonnes selon la même agence Fédérale de l’Environnement Allemande. Emissions Analytics, une société indépendante leader mondial dans le domaine de l’analyse des émissions de véhicules estime selon les tests réalisés que le roulage des pneumatiques sur le bitume produit 200 mg/km soit 40 fois la limite pour les particules à l’échappement !
La future norme Euro 7 de 2025 devrait prendre en compte ces pollutions aujourd’hui non réglementées. D’ores et déjà des innovations sont testées pour par exemple aspirer ces particules durant les phases de freinage. Tallano Technologie développe une turbine qui aspire de l’ordre de 80 % des particules fines produites à l’étrier de frein.
Notons que les enjeux d’allègement et d’électrification restent une réponse à la réduction de ces pollutions aux particules, la réduction de masse réduisant l’usure des pneus et le besoin de freinage, et l’électrification permettant un freinage électrique régénératifs sans émissions.
Mais notons aussi que ces pollutions renforcent encore l’argumentation qui consiste à réduire l’usage de la voiture en ville où se concentrent les pollutions et les résidents, où en tous cas les véhicules lourds et puissants inadaptés à la ville, pour leur préférer des petits véhicules légers et électriques.