Optimisation des flux
L’optimisation des flux regroupe toutes les méthodes d’amélioration de la circulation des marchandises transportées, pour tous les moyens de transports. Cette méthode de décarbonation travaille sur les taux de chargement et les distances parcourues.
Limiter les distances parcourues
Maximiser les taux de chargement des véhicules permet de transporter plus de marchandises avec un seul véhicule. Différentes solutions peuvent être envisagées avec des axes d’actions variés : optimiser le ratio volume/poids des chargements, revoir le plan de palettisation ou encore inciter à la commande par palettes complètes.
Limiter les distances parcourues par les véhicules permet d’émettre moins de GES sur une même livraison. Les solutions qui existent traitent alors du positionnement des sites (logistiques ou de production) ou encore de la réduction des trajets à vide.
Pour optimiser ses flux, il existe deux solutions qui maximisent le taux de chargement tout en limitant les distances parcourues. Nous parlons de mutualisation et de massification.
Mutualiser et massifier : des pratiques courantes pour décarboner le transport de marchandises
La mutualisation est le fait de mettre en commun ses ressources entre plusieurs donneurs d’ordre
Pour décarboner le transport de marchandises, il existe plusieurs méthodes :
- Mutualiser ses stocks dans un même entrepôt, pour optimiser l’emplacement de la marchandise avant la livraison vers le client. Cela permet également d’économiser du foncier logistique dans certaines régions les plus tendues, ainsi que retrouver des bassins d’emploi actifs.
- Mutualiser son transport, pour limiter les kilomètres parcourus et réduire ainsi les émissions associées. Mutualiser son transport peut survenir lorsque plusieurs entreprises mettent en commun leurs marchandises dans un même transport, ou lorsque plusieurs entreprises se partagent un même véhicule.
La mutualisation est notamment répandue pour livrer de petits volumes de plusieurs entreprises à destination d’un même client. Pour livrer la grande distribution, des solutions existent : découvrez celle du GIE Chargeurs Pointe de Bretagne.
D’autres formes de mutualisation existent, comme la mutualisation des ressources humaines qui peut être une solution au manque d’attractivité des métiers ou à l’absorption des pics d’activités récurrents.
La massification est le fait de regrouper ses marchandises dans le but de les livrer avec un mode plus massifié
L’idée est d’augmenter la « masse » transportée en proposant de :
- Massifier le conditionnement des marchandises, en proposant par exemple de regrouper des commandes sur une seule palette, en respectant les règles de sécurité liées à la hauteur maximale.
- Massifier les flux de marchandises, dans le but de les transporter dans un mode plus massifié (transport ferroviaire ou maritime) et moins émetteurs en GES. Cette méthode adresse des changements d’organisation du plan de transport, à prendre en compte sur toute la chaîne d’approvisionnement.
La massification peut être associée à la mutualisation des stocks, pour massifier sur une plateforme commune entre plusieurs fournisseurs, ou à la mutualisation des moyens de transport et est notamment fréquente chez les transporteurs.
En effet, l’optimisation des flux n’est pas abordée de la même manière en fonction du profil du donneur d’ordre.
Pour une entreprise de transport ou de logistique, de nombreuses solutions peuvent concerner l’organisation du transport et le mode de chargement des véhicules. Pour une entreprise industrielle, les solutions peuvent plutôt concerner le type de conditionnement des produits ou le choix de ses sites et prestataires.
L’optimisation des flux est ainsi une solution complète de décarbonation qui permet de :
➥ Diminuer la consommation de carburant par tonne transportée par trajet
Même si la consommation de carburant augmente avec le chargement d’un camion, il est important de rappeler que la masse du camion vide n’est pas nul. Ainsi, il existe un seuil de chargement après lequel la consommation de carburant par tonne transportée est diminuée : il est donc plus rentable de maximiser le chargement des camions.
Une enquête menée sur le transport routier de marchandises par le Ministère de la Transition Ecologique et Solidaire met en lumière le tonnage moyen transporté en France par véhicule par rapport à sa charge utile :
Charge utile | Tonnage moyen transporté par véhicule |
Moins de 4,6 t | 1,2 |
4,6 à 6,5 t | 2,1 |
6,6 à 8,9 t | 3,4 |
9,0 à 12,9 t | 5,4 |
13,0 à 16,9 t | 8,2 |
17,0 t et plus | 12,0 |
Ensembles articulés | 15,0 |
Ces résultats représentent une moyenne nationale mais sont également indicateurs de la marge de manœuvre possible sur le levier de l’optimisation des chargement par véhicule.
➥ Diminuer les émissions de gaz à effet de serre
De facto, diminuer la consommation de carburant diminuera les émissions de gaz à effet de serre, selon l’énergie utilisée.
De la même façon, transporter plus de marchandises dans un seul camion peut engendrer une baisse du nombre de camions et ainsi une diminution évidente des émissions de GES.
Enfin, diminuer le nombre de kilomètres parcourus sur une même livraison réduit par conséquence les émissions de GES pour cette livraison.
➥ Diminuer les émissions de polluants atmosphériques
Si le taux chargement augmente les émissions de polluants atmosphériques, un véhicule chargé à 100% polluera toujours moins que deux véhicules chargés à 50%. (Source : Objectif CO2)
De plus, la différence d’émissions de NOx et de PM en fonction de la charge a également tendance à diminuer avec la vitesse. Ainsi, pour un véhicule effectuant un trajet de longue distance à vitesse élevée, il faut donc privilégier un remplissage maximal.
➥ Diminuer le nombre de camions sur la route
Optimiser le taux de chargement ou les distances parcourues peut limiter le nombre de trajets à vide. En France en 2017, le taux de trajets à vide des véhicules lourds se situait entre 17 et 19%, soit un peu moins d’un kilomètre sur 5. Diminuer ces trajets à vide engendrera une diminution du nombre de camions sur la route et ainsi un désengorgement des trafics.
Entre 1994 et 2019, les émissions de GES dues aux transports ont progressé de 2,7% alors que tous les autres secteurs ont réduit leurs niveaux d’émissions. L’accroissement de la demande de transports en est la cause.
En effet, selon un rapport du Shift Project en 2022, les émissions totales de CO2 du transport de marchandises peuvent s’exprimer comme le produit de : la quantité absolue de transport de marchandises sur une année, les modes qui effectuent le transport, le remplissage de chaque mode, la consommation énergétique par kilomètre, et le contenu carbone de l’énergie utilisée par chaque mode.
Sur le schéma ci-dessous ont été représentées les contributions des différents facteurs dans le calcul des émissions de CO2 du transport de marchandises.
Ainsi, on peut lire que la demande de transport (DT) a augmenté les émissions de CO2 par un facteur de 3,4 entre 1960 et 2015. Ce coefficient est le plus impactant dans le calcul des émissions du transport de marchandises et est directement lié à une augmentation du trafic.
Mais également : le taux de remplissage (TR) a permis d’amoindrir les émissions de CO2 par la multiplication d’un facteur inférieur à 1 (0,66). Le taux de remplissage représente d’ailleurs le facteur qui a le plus amoindri les émissions de CO2 du transport entre 1960 et 2015.
Face à ce constat, sans évoquer une diminution de la demande, il est alors urgent de diminuer les émissions de CO2 du transport de marchandises par l’optimisation des flux.
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