Les distances parcourues par les marchandises sont le facteur essentiel dans le calcul des émissions de GES du transport de marchandises. Améliorer les distances parcourues par les modes de transport permet d’émettre moins de GES sur une même livraison.
Optimiser le positionnement des sites
L’optimisation des positionnements des sites logistiques consiste à calculer les distances moyennes entre les sources d’approvisionnements et les points destinataires dans le but de choisir les distances les plus faibles. Cet axe de travail vise à réduire les kilométrages parcourus et ainsi diminuer les émissions de GES associés aux modes de transport utilisés.
Optimiser la localisation des plateformes logistiques de distribution entraîne une réduction des distances parcourues entre la plateforme, ses clients et ses fournisseurs.
Cette solution vise à comparer les distances entre le site visé et ses clients et fournisseurs, pour minimiser les distances et les tonnes kilomètres, en prenant en compte les contraintes liées à la disponibilité des surfaces d’entrepôts, la qualité du bassin d’emploi mais aussi la disponibilité des transports. Les émissions de GES sont proportionnellement diminuées en fonction du nombre de trajets et de kilomètres.
Optimiser la localisation des sites de production, dans le cadre d’une nouvelle implantation, d’une relocalisation ou d’une externalisation, entraîne la réduction des distances entre l’unité de fabrication, ses fournisseurs et ses clients.
Cette solution vise à comparer les distances entre le site visé et ses clients et fournisseurs, pour minimiser les distances et les tonnes kilomètres, en prenant en compte les contraintes opérationnelles mais aussi la disponibilité des sites industrielles, la qualité du bassin d’emploi et la disponibilité des transports. Les émissions de GES sont proportionnellement diminuées en fonction du nombre de trajets et de kilomètres.
Réduire les trajets à vide
Réduire les trajets à vide cherche à travailler sur l’organisation du transport dans le but d’éviter le kilométrage effectué à vide. Cette action peut avoir pour effet d’augmenter la charge transportée par kilomètre parcouru pour les autres véhicules, cependant la consommation de carburant éliminée pour les trajets à vide est transférée dans ces autres véhicules et revient finalement à une diminution par tonne transportée. Plus d’informations dans la section Taux de chargement.
En général, les trajets à vide représentent les trajets effectués par un véhicule entre deux opérations de transport.
Mettre en place des circuits protocolés, par la mise en place d’un contrat de transport de type « moyens dédiées », peut diminuer voire supprimer les kilomètres à vide.
Cette solution est adaptée aux flux récurrents entre sites industriels et logistiques. L’ambition est de modifier les contraintes de planification, comme les horaires ou les moyens de transport, afin de maximiser la charge dans les véhicules et diminuer les trajets à vide. Proportionnellement, la consommation et les émissions associées seront diminuées voire supprimées.
Réaliser des enchaînements, en rechargeant un camion arrivé sur le site de son client A pour repartir livrer sur le site de son client B, optimise les distances entre plusieurs livraisons et réduit les trajets à vide.
Cette solution nécessite une organisation des transports amont et aval gérée par une même organisation qui exécute l’ensemble des ordres de transport. Le gain en consommation et la diminution des émissions sera proportionnel à l’évitement des trajets à vide résultant de la mise en place des enchaînements.
Utiliser le contre-flux, en maximisant le trajet retour comme un trajet vers un autre client, permet notamment d’utiliser un seul véhicule au lieu de deux pour transporter les mêmes marchandises.
Cette solution est d’autant plus pertinente pour des trajets à vide sur de longues distances et est à ce jour notamment utilisée en livraison urbaine pour la reprise des emballages par exemple. Aujourd’hui, les trajets à vide en moyenne représentent 20% des trajets poids lourds, et cette solution pourrait baisser ce chiffre à 15%. Les gains associés en carburant et émissions de CO2 seront proportionnels.
Utiliser des caisses mobiles routières ou une remorque supplémentaire, en laissant une caisse mobile chez son client en échange d’une autre, parfois remplie, permet de maximiser le taux de chargement et réduire les distances à vide.
Cette solution permet d’éviter les aller-retours inutiles et optimise également les opérations de chargements et déchargement. Les gains en carburant et la diminution des émissions de CO2 seront variables en fonction des schémas adoptés par l’entreprise.
Optimiser l’affectation des productions et des clients
Optimiser l’affectation des productions, stocks et clients aux usines permet de minimiser les distances parcourues en amont comme en aval du site. Cette optimisation se fait dès la planification industrielle et commerciale de l’entreprise. Minimiser les distances sur le transport de marchandises vers le site de stockage ou le site de vente minimise directement les émissions de GES associées au mode et au carburant.
Cette solution peut être complémentaire avec l’optimisation du positionnement des sites, l’optimisation des conditions de livraison ou encore le report modal.
Optimiser l’affectation des productions à des usines a pour objectif de trouver les meilleures affectation en prenant en compte les contraintes de production, la demande des entrepôts et le mode de transport.
L’ambition de cette optimisation est ainsi de diminuer les distances parcourues sur des schémas précis. Chaque distance diminuée entraîne proportionnellement la diminution de la consommation et des émissions de GES associées. Ces gains peuvent être calculés à l’aide de l’outil Fret21.
Optimiser l’affectation des clients à des entrepôts a pour objectif de trouver les meilleures affectation en prenant en compte les contraintes de capacité de préparation des commandes et le mode de transport.
L’ambition de cette optimisation est ainsi de diminuer les distances parcourues sur des schémas précis. Chaque distance diminuée entraîne proportionnellement la diminution de la consommation et des émissions de GES associées. Ces gains peuvent être calculés à l’aide de l’outil Fret21.
Dans le cadre d’une optimisation globale des émissions de GES, les optimisations des affectations sur les flux amonts et avals pourront se faire en même temps. En effet, l’optimisation des affectations d’un flux pourra modifier les paramètres de l’autre flux et ainsi être pris en compte dans le cadre d’une étude globale.
Utiliser des outils d’optimisation des trajets
Les outils informatiques peuvent permettre d’optimiser l’organisation des trafics de marchandises et en conséquence limiter la consommation de carburant et diminuer les émissions de GES. Il existe notamment des outils pour créer les plans de transport et d’autres pour adapter les plans en temps réel. Ces outils sont utilisables pour tous les types de transport.
Utiliser des outils de création de plans de transport permet de réorganiser les tournées dans un but de réduire les kilomètres inutiles.
Cette solution pourrait diminuer de 5 à 15% la consommation de carburant et donc les émissions de GES associés.
Utiliser des outils de géolocalisation, qui permet d’adapter les enlèvements et les livraisons en temps réel aux véhicules les plus proches tout en tenant compte des conditions de trafic, optimise les distances parcourues et ainsi les émissions de GES.
En plus de ses avantages d’organisation réelle et écologique, cette solution permet d’analyser les parcours effectués et les zones de congestion pour identifier de potentielles mesures correctives ou ajustements. Dans le cas des livraisons urbaines, cette solution permet de réduire en moyenne d’environ 10% la distance mensuelle parcourue par un véhicule.
Ressources
Pour en savoir plus sur les impacts de chaque solution et les moyens de mises en œuvre, vous pouvez retrouver tous les informations sur les fiches actions EVE.