Le Pacte Bio-Gazier Breton a pour objectif de définir une stratégie régionale sur la place du gaz, principalement renouvelable, dans le mix énergétique breton. L’Etat, la Région Bretagne, l’Ademe, GRDF, GRTgaz et le Pôle Energie Bretagne se sont engagés à le mettre en œuvre. Avant sa validation, tous les acteurs régionaux sont invités à donner leur avis sur le plan proposé.
En Bretagne, l’État, la Région et l’Ademe veulent accélérer la transition énergétique et réduire les émissions de gaz à effet de serre. Cet engagement se traduit par une stratégie régionale appelée « Ambition Climat Énergie, accélérer les transitions en Bretagne ». Les partenaires souhaitent développer les énergies renouvelables et notamment promouvoir la place du « gaz vert » dans le mix énergétique breton.
La Bretagne, région agricole, dispose d’un important gisement de biomasse susceptible de produire du biogaz. En 2017, la production de biogaz sous forme d’énergie primaire représentait ainsi 387 GWh. Au 1er janvier 2019, la Bretagne comptait 97 unités de méthanisation en fonctionnement dont 77 valorisaient l’énergie en cogénération, 11 en injection et les dernières sous forme de chaudière. La production énergétique du parc de méthaniseurs bretons atteint aujourd’hui une production énergétique primaire globale d’environ 580 GWh.
Pour répondre aux objectifs nationaux et régionaux de développement du biogaz dans la consommation de gaz, le Pacte Biogazier Breton vise à engager une démarche locale pour favoriser la filière, à identifier les actions à mettre en œuvre et à définir les moyens de mise œuvre.
Le Pacte entend agir sur trois piliers : augmenter la production de gaz renouvelables à partir de ressources maîtrisées, optimiser les valorisations du biogaz breton et structurer l’animation locale de la filière.
Augmenter la production de gaz renouvelables à partir de ressources maîtrisées
D’après la version provisoire du Pacte, les signataires s’engagent à mettre en œuvre les actions nécessaires pour multiplier par 6,4 la production de gaz renouvelable (tous usages confondus) d’ici à 2030. La production de biogaz pourrait atteindre 2 470 GWh en 2030 selon le potentiel de ressource fermentescible mobilisable à des fins énergétiques identifié dans le Schéma régional de la biomasse. Pour les partenaires, le développement portera sur tous les modes de production (méthanisation, gazéification…) et toutes les valorisations du gaz renouvelable (injection, cogénération, usage direct) « en fonction de leur efficacité énergétique, économique et environnementale ». Néanmoins au vu des projets en émergence et en développement, des politiques tarifaires et des attentes en matière de mobilité, un fort développement de l’injection est attendu. Un point d’étape à 2025 est d’ailleurs proposé spécifiquement sur cette valorisation, avec l’objectif d’atteindre un volume de biogaz injecté dans les réseaux équivalents à 10% de la consommation bretonne de gaz naturel de 2018, soit 1700 GWh.
Optimiser les valorisations du biogaz breton
Les partenaires du Pacte biogazier s’engagent en parallèle à mettre en œuvre les actions qui permettront de développer l’injection dans les réseaux et l’usage local du biométhane produit au service du développement des territoires bretons. Ces actions porteront à la fois sur le développement de la mobilité au bioGNV, l’adaptation des réseaux gaziers, l’expérimentation du biogaz porté et la recherche de nouvelles solutions de valorisation.
Structurer l’animation locale de la filière
Pour les partenaires, les projets de production de biogaz, agricoles ou territoriaux, sont « des projets structurants pour les territoires en termes d’emploi, de transition énergétique et écologique ». « Les enjeux sont multiples que ce soit en cogénération, en injection ou valorisation directe (chaleur, GNV) et nécessitent de travailler collectivement pour s’appuyer sur les retours d’expériences, mettre en avant les externalités positives, mutualiser les coûts, encourager les échanges entre professionnels, développer la formation, favoriser l’innovation, pérenniser les unités de méthanisation, favoriser l’acceptation sociale et environnementale des projets et favoriser la création d’emplois et d’activités en zone rurale ».
Les partenaires du Pacte s’engagent donc à accompagner le regroupement de l’ensemble des acteurs professionnels de l’amont et de l’aval afin de structurer une filière méthanisation créatrice de valeur sur le territoire breton et permettre de défendre les spécificités bretonnes dans les débats nationaux de la filière biogaz.
Le projet de Pacte est soumis à consultation jusqu’au 23 août 2019.