En 2024, le Gouvernement a engagé la préparation d’une nouvelle version de la stratégie nationale bas carbone (SNBC 3), qui a réévalué à la hausse les ambitions d’atténuation : – 55 % d’émissions de CO2 d’ici 2030 par rapport à 1990 pour arriver à la neutralité carbone en 2050.
Dans ce contexte, la « planification écologique » entend fixer un cadre commun et une trajectoire de réduction de l’empreinte écologique pour atteindre, dans chaque secteur, les objectifs à l’horizon 2030.
La territorialisation de cette démarche doit permettre de tenir compte des spécificités des territoires et de construire un plan d’actions cohérent avec les dynamiques et les compétences des acteurs locaux. En Bretagne, cette territorialisation a pris la forme d’une « conférence des parties » (CoP) qui s’est tenu début avril dernier.
Cette première CoP bretonne a notamment été l’occasion de partager un constat pour la région : une France à +4°C en 2100 aurait pour conséquence une augmentation de la température moyenne annuelle régionale de +2,9°C pour 2100 (soit la différence actuelle entre Brest et Salon de Provence) ainsi qu’une augmentation de +14% des pluies en hiver et une diminution de celles-ci de 26% en été. Selon la trajectoire nationale, l’année 2022, année la plus chaude enregistrée depuis 1947 en région Bretagne, serait une année normale en 2050.
Le fret, large contributeur de la décarbonation régionale
Pour atteindre les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre, une répartition des efforts entre secteurs d’activité a été réalisée au niveau national et déclinée au niveau régional. La Région Bretagne représente moins de 5 % de la contribution nationale à la réduction des émissions.
Pourtant, cette territorialisation a mis en lumière le fait que le fret sera sollicité pour participer à l’effort. Ainsi, « l’efficacité et la sobriété logistique » doit permettre d’économiser 862ktCO2 d’ici 2030 alors que la décarbonation des carburants et la multimodalité doivent éviter 700ktCO2.
Avec ces objectifs, le fret représente environ 17% de l’effort que devra faire la Bretagne pour réduire ses émissions.
Après consultation des acteurs publics et consolidation des projets porté au niveau régional, la feuille de route définitive pour la Bretagne est attendue pour l’automne.