A l’occasion du salon Solutrans, le CRMT et ses partenaires ont présenté le premier car retrofité bioGNV.
Le salon mondial du véhicule industriel et urbain qui se tenait du 16 au 20 novembre dernier à Lyon, a été l’occasion de dévoiler le premier car retrofité bIoGNV, résultat d’un projet commun entre le CRMT, Iveco Bus, Voith, Berthelet, Total Energies et l’Ademe.
Le projet « Ecol’Car » visait à transformer un autocar Iveco Cross Way Euro V, en bon état mécanique, en un véhicule à faible empreinte carbone Euro VI et ce, grâce au remplacement de la motorisation diesel d’origine par l’équivalent bioGNV. Le projet a ainsi consisté en le remplacement du moteur diesel, tout en conservant l’architecture diesel existante. Une partie des soutes a notamment été adaptée pour accueillir les stockages de gaz. 85% des composants ont été réutilisés ; les autres seront revendus.
L’expert en mesures des polluants et technologies des moteurs à Gaz Naturel, CRMT, a conçu, développé et validé la solution de retrofit bioGNV pour autocars. Iveco Bus a, quant à lui, facilité le développement de la solution en veillant notamment à sa conformité aux process de la marque. Voith a mis à niveau la boîte vitesse (partie mécanique et software). Total Energies et l’Ademe ont enfin apporté un soutien financier. Enfin, le transporteur de voyageurs Bertelhet exploitera ce premier autocar retrofité bioGNV sur des lignes scolaires. Le transporteur a une bonne connaissance des atouts du GNV puisqu’il opère dans l’Est-lyonnais, pour le compte du SYTRAL, les lignes de bus TCL roulant au bioGNV, et assure les navettes au sein de l’aéroport Lyon-Saint-Exupéry avec une flotte de véhicules fonctionnant exclusivement au bioGNV. Berthelet sera la première entreprise en France à bénéficier d’une solution de verdissement d’autocars en rétrofit Diesel vers le bioGNV.
Une nécessaire conversion des flottes existantes
Pour le CRMT, le retrofit bioGNV est une des solutions pour adapter le parc existant afin de répondre aux futures exigences des ZFE (Zones à Faibles Emissions).
| Genre | Volume | % dans le parc | Age moyen |
| Porteurs | 323 726 | 45,6% | 12 |
| Tracteurs | 231 809 | 32,6 | 6 |
| Cars et Bus | 89 861 | 12,7 | 8 |
| Véhicules spéciaux | 64 455 | 9,1 | 11 |
Cette solution serait particulièrement adaptée aux cars scolaires, dont la durée de vie est longue et le kilométrage parcouru dans l’année reste faible. Pour Anne-Sophie Banse, chargée de mission mobilité à l’Ademe, le retrofit fait partie « des technologie raisonnées », permettant d’optimiser le parc actuel. L’agence de la transition énergétique a notamment en vue la publication d’une ACV dédié au retrofit GNV qui devrait paraître au printemps 2022. Pour les transports Berthelet, cette solution retrofit est importante pour répondre aux enjeux de transition énergétique de ses 200 véhicules (dont 160 cars scolaires), en lien avec le développement des ZFE en région Auvergne Rhône Alpes (Lyon, Grenoble…).
Pour Daniela Touzé, chargée du Business Development au sein du CRMT, l’opportunité de conversion d’une flotte vers le bioGNV est toutefois soumis à différents critères :
- Le prix du véhicule neuf (les véhicules éligibles étant ceux dont le coût est supérieur à 150.000€ et qui n’existent pas en version bioGNV)
- L’âge du véhicule (idéalement moins de 4 ans)
- La durée d’amortissement (la plus longue étant préférable)
- La proximité d’une station bioGNV
- Le kilométrage cumulé du véhicule (un kilométrage faible par rapport à son âge est bienvenu)
- La possibilité de réduire l’autonomie du véhicule
- La place disponible pour installer les réservoirs GNC (soutes…)
Reste au CRMT à finaliser l’homologation du véhicule. Il n’existe pas encore de texte réglementant le retrofit GNV : le véhicule devra donc faire l’objet d’une réception à titre isolé. L’objectif est d’avoir une solution industrialisable en trois ans. Le projet étant partenarial et adapté au seul véhicule Iveco Bus, sa duplication devrait faire l’objet d’autres projets identiques à celui mené par le CRMT.
