La Région Bretagne souhaite étudier les opportunités de développer l’utilisation d’hydrogène et d’ammoniac verts sur les places portuaires, pour l’activité industrielle et le transport maritime. Deux études parallèles doivent permettre de dessiner la transition énergétique des ports bretons.
Parmi les solutions aujourd’hui regardées de près pour accompagner la décarbonation des différents secteurs d’activité, l’hydrogène et l’ammoniac ont été identifiés comme des vecteurs énergétiques prometteurs, à condition d’être produit en émettant le moins de carbone possible. Cet ammoniac et cet hydrogène, dits « verts », devraient trouver leur place en tant que carburant, pour le stockage de l’hydrogène ou pour des usages industriels.
Parmi les objectifs stratégiques de la Bretagne en matière de décarbonation, l’amorçage d’une filière bretonne de l’hydrogène et le développement de ses usages en particulier dans le domaine maritime ont été actés. La « feuille de route bretonne de l’hydrogène renouvelable », adoptée en 2020, ambitionne de « positionner la Bretagne en leader à l’échelle nationale » dans ce domaine.
Les objectifs de la feuille de route bretonne de l’hydrogène
- 8 boucles locales d’hydrogène renouvelable et bas carbone dans les 3 premières années d’amorçage pour tendre vers 400 véhicules en circulation en 2025.
- 3 écosystèmes portuaires maritimes « hydrogène renouvelable » entre 2023 et 2030.
- Une première flottille de 10 navires hydrogène pour les passagers, le fret, la manutention et la pêche.
- 2.800 véhicules d’ici 2030 (65% de véhicules utilitaires légers, 30% de poids lourds, 30% de véhicules particuliers et 4% de bus/cars) et 450.000 véhicules d’ici 2050.
- Un démonstrateur de production d’hydrogène offshore pour 2025.
Pour y parvenir, la Région veut prendre sa part et a décidé de remplacer sa flotte de navires par des modèles « zéro émission », pour lesquels l’hydrogène et l’ammoniac constituent des solutions possibles. Pour la région, les environnements portuaires bretons constituent, de fait, des cas d’étude pertinents.
En parallèle, la Région Bretagne est engagée dans le projet européen Interreg REDII, financé par l’Union européenne, qui vise à développer des chaines d’approvisionnement en carburants renouvelables dans les ports. Chacun des ports européens impliqués dans le projet s’est positionné sur un type de carburant alternatif permettant de décarboner son environnement portuaire (courant de quai, biodiesel, hydrogène renouvelable et autres e-fuels renouvelables…). Les résultats des études portées par chacun seront partagés au reste du consortium, ce qui permettra de mettre en commun les sujets étudiés.
Deux études, un même format
Compte tenu de ses ambitions en matière d’hydrogène, la Région Bretagne vient de lancer deux appels d’offre pour étudier la pertinence et la faisabilité de déploiement de chaines d’approvisionnement et d’avitaillement en ammoniac et en hydrogène renouvelable. Et ce, sur un port test : Brest.
Pour l’hydrogène, l’étude doit permettre la définition de la boucle hydrogène pour deux cibles différentes : le transport maritime d’une part, et le transport terrestre et la logistique industrialo-portuaire d’autre part. Coté ammoniac, l’étude doit étudier le potentiel de l’ammoniac comme carburant maritime pour les navires lourds (type ferry, vraquier, fret) au port et pour l’export par voie maritime.
Ces études ont pour ambition d’enrichir les connaissances du Conseil Régional pour anticiper le déploiement de futures installations hydrogène et ammoniac dans ses ports. Les résultats, attendus pour mai 2025, pourraient dessiner la transition énergétique de l’économie portuaire et maritime bretonne dans les décennies à venir.